1- Marseille

En avril 2008, dans le cadre d’une bourse de recherche création du Calq — Volet A, j’ai participé à un laboratoire vocal avec Natasha Muslera aux Bancs Publics de Marseille. C’est pendant ce séjour que s’est amorcé un projet de collaboration avec le musicien, Nicolas Gerber. C’est lors d’un de nos échanges qu’il m’a fait part d’une expérience qu’il avait réalisée. Pendant toute une journée, il a déambulé silencieusement dans la ville et accueilli les sons de la vie autour de lui. À la fin de son parcours, c’est par une performance sonore qu’il a partagé son carnet de déambulation. C’est alors que nous avons commencé à discuter sur ce que moi j’entendais dans une ville. Nous trouvions intéressant, pertinent et instructif d’expérimenter ce projet ensemble. Lui, l’entendant et moi la malentendante, tous les deux sensibles aux bruits et aux sons et travaillant à partir de ce riche matériau.

Un projet a été développé et structuré et il a été présenté dans le cadre de la troisième édition des Rencontres à l’Échelle qui se sont déroulées en octobre au lieu d’expérimentations culturelles les Bancs Publics situé à Marseille. Nous avons réalisé une performance d’une durée de 9 heures. Nous avons déambulé côte à côte, et silencieusement, pendant une journée. L’échange entre nous s'est déroulé en fin de parcours où nous avons partagé cette accumulation d’expériences visuelles et auditives par une performance d’improvisation sonore et vocale. Il était pertinent également de s’interroger sur la transmission d’un son entendu par l’un et vu par l’autre. Est-ce que les yeux entendent ce que les oreilles ne captent pas? Où s’inscrit l’espace de la mémoire auditive? Est-ce les bruits vibrants s’entendent de la même manière, sans lien avec l’ouïe?

2- Genève

Cette performance est une invitation reçue de la part de Véronique Yersin, co-directrice de Forde. Mme Yersin était présente lors de la première performance tenue lors des Rencontres à l’Échelle de Marseille en octobre 2008. Elle s’est enthousiasmée pour ce projet qui l’a profondément touchée. C’est dans le vif de l’échange qu’elle nous a fait part de son intérêt à nous inviter à Genève pour donner suite à cette collaboration.

Nicolas et moi avons tenu une courte résidence de discussions préparatoires de trois jours précédant la déambulation. La quatrième journée, nous avons déambulé côte à côte dans la ville, sans échanger, pendant 8 heures. Nous avons terminé la déambulation en salle par une performance ontologique et sonore de 60 minutes où nous avons partagé cette accumulation d’expériences visuelles et auditives.

Deux villes, deux déambulations-performances. Où étaient les différences? Comme étaient-elles interprétées? On s’est intéressés à découvrir les sons qui identifient et colorent Genève par rapport à Marseille. Où étaient les différences observées de part et d'autre par les deux performeurs?