Céline Boucher est originaire de Manche d'Épée, un petit village de la Haute-Gaspésie au Québec. Après des études universitaires en éducation, elle bifurque vers les arts visuels lors d’un séjour en Angleterre en 1988-1989.

De retour au pays, elle commence une maitrise en Design for Theatre (costumes) à l’Université de la Colombie-Britannique à Vancouver. Elle la complète en 1996 par la maitrise en Art Dramatique (scénographie) à l’Université du Québec à Montréal. Grâce à des installations, elle amorce ensuite une pratique professionnelle en arts visuels en 1997.

En 2003, elle fait une résidence artistique marquante à CAMAC dans la région de Marnay-sur-Seine en France où elle réalise une première performance sonore. La Chanteuse Utopique deviendra son alter ego durant les huit années suivantes. Céline Boucher est une artiste malentendante. Entre 2003 et 2011, elle obtient plusieurs bourses de recherche création et de déplacements du Conseil des arts et des lettres du Québec et du Conseil des arts du Canada afin de déplier les multiples facettes de cette démarche singulière. Elle explore la technique vocale avec la soprano Carmen Léger à Gaspé (2003-2005) et avec le ténor Claude-Robin Pelletier à Rimouski (2007-2009). Elle participe à des projets de musiques improvisées (2007-2008) avec le collectif Tour de Bras (Rimouski). Elle est invitée à des événements de performances, des résidences de création et des expositions en solo au Pérou (Lima), en duo (Nicolas Gerber, musicien-performer en France (Marseille) et en Suisse (Genève)) et avec différents collectifs sélectionnés au Québec (Montréal, Carleton-sur-Mer, Rimouski) et en Belgique (Thuin).

En 2010, elle entreprend un nouveau cycle de création et crée un nouvel alter ego, la Danseuse utopique. Entre 2012 et 2018, elle se consacre à une recherche création doctorale en Études et pratiques des arts à l’Université du Québec à Montréal : Les irrésistibles nostalgies de la Danseuse Utopique – Fusion gestuelle et poésie corporelle. Sa recherche favorise une rencontre tripartite entre trois arts : le tai-chi (pratiqué régulièrement), la danse et la performance. Ce projet pose un regard surprenant sur le corps vieillissant, le corps performant et l’action poétique en mettant en pratique un lien tangible entre l’art et la vie. En parallèle, elle a enseigné (2010-2021) les arts de la scène, les arts visuels et la Formation de base dans un Centre d’éducation pour adultes.

À l’hiver 2019, lors de fréquents séjours à l’Avenir dans le Centre-du-Québec, elle commence à diversifier sa pratique en explorant les possibilités de création numérique avec son téléphone cellulaire. C’est ainsi que cette idée, issue d’une curiosité, se développe et prend forme de façon de plus en plus concise. L’hiver 2021-2022 a été le théâtre d’un changement radical. Elle quitte la ville pour la campagne. Les marches quotidiennes sont devenues son espace atelier et sa principale source d’inspiration.